Allergies en environnement intérieur

Mieux comprendre les allergies de l’air intérieur, leurs différentes manifestations, les bonnes raisons d’agir avant l’aggravation.
Allergies et air intérieur : un lien sous-estimé

Chez soi ou chez des amis, au travail, en voiture, dans les transports en commun… nous passons 80% de notre temps dans des lieux clos selon l’Observatoire de la Qualité de l’air (OQAI). Ce que nous savons moins, c’est que l’environnement est 5 à 10 fois plus pollué à l’intérieur qu’à l’extérieur.

Les causes d’allergies sont nombreuses et variées au sein d’un même espace. A l’intérieur de nombreux allergènes sont présents comme les acariens, les animaux domestiques, les blattes et les moisissures… Le phénomène est d’autant plus préoccupant qu’aux allergènes s’ajoutent les polluants « domestiques » qui aggravent notre sensibilité aux allergènes : tabac, matériaux de construction, d’ameublement, produits d’entretien, parfums d’intérieur…

50%
L’OMS estime que 50% de la population mondiale sera allergique en 2050.
1/3
1 personne sur 3 née après 1980 est allergique (EAACI)
80%
Nous passons en moyenne 80% de notre temps en lieu clos… beaucoup plus depuis le déclenchement de l’épidémie de Coronavirus (OQAI)
1/4
1 personne sur 4 souffre d’allergie respiratoire (Bauchau et al. Epidemiological characterization of the intermittent and persistent types of allergic rhinitis. Allergy 2005: 60 :350-353)

Plus d’un quart des Français sont allergiques, mais peu sont sensibilisés à la problématique de la qualité de l’air intérieur. Cette prise de conscience est pourtant essentielle pour éviter que l’allergie ne s’aggrave.

Des solutions existent pour améliorer l’environnement intérieur, le rendre moins allergisant et pour traiter l’allergie. Enjeu : agir vite.

Les différentes manifestations de l’allergie

L’allergie en quelques mots…

« Allergie » signifie : réaction anormale, inadaptée et excessive de l’organisme lors d’un contact avec une substance étrangère (allergène). Ces substances étrangères sont habituellement bien tolérées, mais pour une raison inexpliquée notre système immunitaire les considère, à tort, comme des ennemies. Les symptômes peuvent apparaître à tout âge de la vie de façon plus ou moins brutale. L’allergie survient sur un terrain génétiquement prédisposé : on parle alors de terrain « atopique ».

La rhinite allergique

C’est la forme la plus fréquente de l’allergie respiratoire. C’est une inflammation des voies aériennes supérieures (nez, gorge) et des yeux, consécutive à une exposition des muqueuses à un allergène. La rhinite allergique sévère concerne aujourd’hui 15% à 20% des rhinites. 40 % des rhinites allergiques évoluent en asthme.

Deux types de rhinites allergiques :

Les rhinites allergiques intermittentes : elles entraînent des symptômes sur une durée inférieure à 4 jours par semaine ou 4 semaines par an. Ces rhinites sont souvent saisonnières et associées aux périodes de pollinisation (février à septembre).

Les rhinites allergiques persistantes : au-delà de 4 jours par semaine et de 4 semaines dans l’année.

La rhinite allergique peut entrainer un handicap au quotidien :

  • des troubles du sommeil
  • des troubles de l’humeur
  • des problèmes de concentration
41%
des patients atteints de rhinite allergique affirment renoncer à des activités sociales, sportives, de loisirs mais aussi professionnelles (Bousquet J et al, Allergic Rhinitis and its impact on Asthma (ARIA) 2008 Update.GA2Len and Allergen) Allergy 2008 ; 63 (suppl. 86) ; 8-160)
30%
des rhinites non traitées évoluent vers l’asthme. (HAS-Avis de la commission de transparence Oralair®. 28 mars 2012)

L’asthme allergique

L’asthme allergique entraine une contraction et une inflammation des bronches (les « tuyaux » qui apportent l’air aux poumons) provoquant un rétrécissement des voies respiratoires.

Les symptômes sont :

  • difficultés à respirer
  • essoufflement
  • respiration sifflante
  • sensation d’oppression dans la poitrine
  • toux irritante

L’asthme peut s’aggraver jusqu’à entrainer des crises importantes nécessitant une hospitalisation. Sa sévérité est définie selon la fréquence et l’intensité des symptômes. Chez l’enfant, l’asthme est l’une des principales causes d’absentéisme à l’école.

80%
L’asthme est une maladie d’origine allergique dans 80% des cas chez l’enfant et 50% des cas chez l’adulte. (Blaiss MS « Rhinitis-asthma connection : epidemiologic and pathophysiologic basis ». Allergy Asthma Proc, 26, p.35-40, 2005)
4 millions
Plus de 4 millions de personnes souffrent d’asthme en France (Afrite A, Allonier C, Com-Ruelle L, Le Guen N. L’asthme en France en 2006. Questions d’économie de la santé IRDES déc 2008)

L’urticaire et l’œdème de Quincke

L’urticaire est une éruption cutanée qui touche principalement les bras et les jambes mais qui peuvent toucher tout le corps. Elle se manifeste par des papules, multiples plaques rouges ou rosées, en relief, à contours parfaitement bien délimités, lisses en surface et qui ressemblent à des piqûres d’orties. Elles apparaissent et disparaissent en quelques heures et se déplacent sur toute la surface du corps. L’éruption entraîne des démangeaisons souvent intenses pouvant perturber le sommeil et sont fluctuantes au fil du temps. Lorsque l’urticaire affecte les extrémités (visage, mains, pieds) l’aspect est différent car il s’agit davantage d’un œdème (gonflement), souvent invalidant.

Seulement 5% des crises d’urticaire ou des œdèmes de Quincke sont d’origine allergique. Il est tout de même important de les diagnostiquer car ils peuvent représenter un risque potentiellement grave.

Urticaire ou œdème de Quincke allergiques peuvent être d’origine alimentaire, médicamenteuse ou résulter d’une piqûre de guêpe ou d’abeille (venin).

20%
de la population mondiale fera une crise d’urticaire au cours de son existence.

L’eczéma atopique

Les manifestions sont variables selon l’âge. Chez le nourrisson, l’eczéma se situe souvent sur les joues, les cuisses, les bras et l’abdomen. Il quitte ensuite les parties « rebondies » du corps pour se localiser au niveau des plis (genoux, coudes, derrière les oreilles). Vers 3-4 ans, l’eczéma affecte surtout les plis, mais aussi les mains et le visage autour de la bouche et au niveau des paupières. Vers 5-6 ans, les grandes poussées d’eczéma disparaissent généralement mais l’enfant garde une peau très sèche. Ces lésions eczémateuses assèchent la peau, produisant des rougeurs, des démangeaisons et parfois des croûtes.

15 à 20%
On estime que 15 à 20% des enfants souffrent d’eczéma atopique (Rancé F, Grandmottet X, Grandjean H. Prevalence and main characteristics of schoolchildren dignosed food allergies in France. Clinical)

 

La conjonctivite

Quand les yeux coulent, piquent, démangent, deviennent rouges et douloureux, il s’agit d’une conjonctivite. Elle peut être d’origine infectieuse, bactérienne, virale, ou encore allergique. Il n’est pas toujours aisé de faire la différence entre ces causes. Une conjonctivite allergique s’accompagne souvent d’une rhinite et de paupières gonflées, la démangeaison et le larmoiement dominent, les sécrétions sont peu abondantes.

Le plus souvent, il s’agit d’une conjonctivite allergique saisonnière ou intermittente, rythmée par les pollens des arbres, à certaines périodes de l’année. Cependant, la conjonctivite peut aussi être moins violente, mais se répéter tout au long de l’année (conjonctivite persistante)

Dans ce cas, ce sont souvent les acariens qui sont en cause. Enfin, parmi les autres types de conjonctivites allergiques, il faut citer la conjonctivite giganto-papillaire chez les porteurs de lentilles de contact. Elle est due au frottement des lentilles sur l’œil ou parfois au produit d’entretien.

 

L’anaphylaxie et le choc anaphylactique

L’anaphylaxie, est une réaction grave de l’organisme qui met en jeu le pronostic vital. Elle peut se produire après un contact avec l’allergène,  par ingestion, par injection, parfois par inhalation, très rarement (mais cela est possible) par simple contact sur la peau.

L’anaphylaxie peut se manifester de différentes manières :

Apparition brutale ou rapide d’une réaction cutanéo-muqueuse (urticaire, gonflement du corps, œdème des lèvres, de la langue…) accompagnée d’au moins une des réactions suivantes :

  • respiratoire (crise d’asthme, gêne laryngée)
  • et/ou cardiovasculaire et/ou gastro intestinale (douleurs abdominales, vomissements).

Apparition d’au moins deux des réactions suivantes après exposition probable à un allergène :

  • réaction cutanéo-muqueuse
  • atteinte respiratoire
  • baisse de la tension artérielle
  • réaction gastro-intestinale persistante.

Le choc anaphylactique résulte d’une baisse brutale de la tension artérielle après exposition à un allergène connu. La réaction anaphylactique (tout comme le choc anaphylactique) est une urgence vitale qui implique l’administration d’adrénaline et une surveillance médicale d’au moins 24 heures.

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